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Designer de flacons, Serge Mansau
SERGE MANSAU designer vit et travaille à Paris. Il est né en 1930 à Paris. Depuis 1956 , il travaille dans un métier de créateur. Après Lalique pour René Coty , Serge Mansau a inventé le métier de designer de flacons de parfum. En plus il s'est forgé une réputation exécrable. Tous les jours il a une idée, tous les jours il réalise une maquette ou un dessin et tous les jours il fume son cigare. Il doit avoir une idée très très nette dans sa tête. Parfois dira-t-il , les gens me bousculent dans la rue pendant que je ramasse un caillou, une capsule. Il ramasse tout, cela l'inspire. Il travaille pour de grandes maisons : Hermès , Patou , Lanvin , Rochas , Lancôme , Givenchy , Kenzo , Azzaro, Caron , Montana, Dior. Pour créer il faut devenir jeune. Pour lui une belle création reste la boule noire et or d'Arpège de Lanvin d'Armand - Albert Rateau 1927 . Il aime Thierry de Baschmakoff avec ses créations pour Bulgari , Popy Moreni , Madeleine Vionnet. Certains nez lui disent, que d'avoir vu le flacon à l'avance leur a donné l'idée de modifier le jus. Serge Mansau a deux casquettes parce qu'il est un sculpteur reconnu en même temps que le créateur de flacons de parfum le plus couru de la planète verre. Les deux domaines demeurent impliqués au plus profond de sa nature complexe, habile à résoudre les contraintes multiples entraînés par la création, qu'elle soit artistique ou mêlée d'aventure industrielle.
L’invité d’honneur le plus marquant des Verriales 2003 a été Serge Mansau, 71 ans indétectables, créateur de la plupart des flacons de parfum de notre siècle et sculpteur depuis toujours. Ses pièces « Verres-Mutation » sont des alignements de verres à pied de Baccarat ébréchés contenant entre autres de petits éléments naturels chers à Serge Mansau issus de ses flâneries champêtres…
Réflexion sur le recyclage des objets de luxe puisque l’artiste a été chercher ces contenants dans les rebuts de la célèbre manufacture, leur offrant une deuxième vie différemment prestigieuse.
Qualifiées de « transsubstantiations » à la Duchamp par Pierre Restany, illustre critique d’art récemment disparu, les mutations de Serge Mansau ont parfaitement symbolisé les Verriales et son étonnante diversité d’expressions.
QUI EST SERGE MANSAU ?
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"Pour moi, être artiste, c'est vivre en comportement : on naît avec les yeux bleus, ou marron, les cheveux bruns ou blonds… Je suis né artiste, mais cela n'oblige pas du tout à faire carrière dans le domaine de l'art" Silhouette juvénile, toison blanche, geste vif, Serge Mansau manie déjà le verbe comme une sculpture, ponctuée de traits percutants. « J'étais, dit-il, un véritable amateur au sens étymologique du terme : celui qui aime et qui fait. Coincé dans une bulle parce que mon père, pionnier de la conception aéronautique, m'entraînait dans les grands espaces et que ma mère me couvait sous une chape de plomb, le premier mot que j'ai eu envie de prononcer n'était ni papa ni maman, mais dehors. Il s'y passait les choses les plus importantes » . Dire que Serge Mansau a deux casquettes parce qu'il est un sculpteur reconnu en même temps que le créateur de flacons de parfum le plus couru de la planète verre, serait aléatoire. Les deux domaines demeurent impliqués au plus profond de sa nature complexe, habile à résoudre les contraintes multiples entraînés par la création, qu'elle soit artistique ou mêlée d'aventure industrielle. Alors ne parlons plus métier mais rencontre dans ces œuvres exposées dans le cadre des Verriales (il en est l'invité d'honneur). Bien rangés sous vitrine tels des ex-votos, les « Verres-Mutation » accueillent dans leurs calices brisés des pousses organiques inexorablement dorées. « Un constat que j'ai fait à la suite d'une visite à la cristallerie Baccarat, explique Serge Mansau. J'ai vu jeter les verres qui n'avaient pas l'excellence nécessaire pour être signés du nom de la manufacture. Mon jeu consistait à les ramasser et à les regrouper par affinités. Avec un calice, on obtient une fleur, mais en poussant un peu plus loin, on arrive à une passion, une chapelle, une église. L'espace d'une galerie n'est jamais suffisant pour contenir ce qu'on a envie de donner. J'ai voulu construire des personnages de six mètres de haut. Dans l'atelier, ils paraissaient démesurés. Face à un petit bout de forêt : j'ai dit bof. Il faut bien avouer que Dieu a une certaine force vis-à-vis de la dimension, il a fait des choses assez grandes, l'homme inclus ».
Par : C.S.