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    Crystelle Darchicourt est la propriétaire et le nez maison de L'Atelier Bohême. Vous pouvez lire notre compte rendu de son parfum, Fil de Soie. La discussion a commencé par se centrer sur ce parfum masculin puis s'est élargie un peu plus par la suite.

     

    Marie-Hélène Wagner: D'où vous est venu l'idée de concevoir un parfum masculin comme Fil de Soie qui me semble quelque peu atypique? Le nom aussi est plutôt féminin. Je veux dire par là que l'on aurait pu s'attendre à ce que vous mettiez plus l'accent sur des stéréotypes masculins, du point de vue tant du nom que des codes olfactifs.

    Crystelle Darchicourt: Fil de Soie fait partie des parfums concepts. J’ai 2 façons de travailler pour les parfums de peau ; les parfums d’émotions s’apparentent au vécu olfactif, aux préférences, par contre les parfums concepts ou d’esprit relèvent de l’association d’idées plus que de l’association de senteurs.

    Fil de Soie fait sans doute appel à mon inconscient, à la traduction des symboles masculins. L’idée de départ c’est une ballade en forêt dans laquelle vit le dieu de la forêt sous la forme mythologique du satyre. On devine alors l’idée des notes boisées, la note animale, et l’atmosphère imprécise donnée par les aromatiques..........

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    Fil de Soie est une traduction d’un regard féminin sur le masculin : L’attirance et la méfiance, des paradoxes et des concordances. Comme vous le soulignez, le parfum reste imprécis, comme l’impression que l’on a d’un songe dont l’on ressort calme et apaisé, car il nous semble révélateur. C’est pourquoi il est question de fil de soie et non de la trame évidente de l’étoffe, et pourquoi pas du fil d’Ariane (l’attention féminine permet aux hommes de se débarrasser des stéréotypes dans lesquels ils sont souvent cloisonnés), libre à chacun de le traduire à sa façon…

    De plus la soie pour un homme est représentée dans un esprit dandy par l’ écharpe : Symbole d’une élégance et nonchalance à la fois de celui qui plait sans en avoir l’air.

    Le parfum se pare d’atouts qui empruntent à l’imagerie féminine. D’ailleurs vous avez fait une telle description en le traduisant comme poudré, ambré, floral et fruité à la fois.
    Cet ensemble de notes forme l’humus de la forêt, la part féminine de celle-ci. Les arbres étant éminemment masculins. Cette part féminine est aussi celle du dandy, qui plait par son côté féminin. (Pour moi chaque homme a un côté Dandy, mystérieux et animal.)

    MHW: Quelle a été votre idée pour travailler la note de cuir dans Fil de Soie?

    CD: Le cuir est la part animale, corporelle de l’homme, et de l’humain en général. Il me semblait incontournable dans mon idée d’interprétation du masculin. Le cuir de Fil de Soie donne un fond charnel, avec une nuance de feu de bois qui rappelle les braises. J’imagine notre part animale plutôt discrète mais bien ancrée en nous.

    MHW: Si ce n'est pas indiscret, aviez-vous des références de parfums en tête pour créer Fil de Soie?

    CD: Non aucune. Pour les parfums concepts ou d’esprit je n’ai pas de référence. Seules les associations d’idées me guident. Par contre à l’évidence j’en ai pour les parfums d’émotions ; puisqu’ils font appel à mon vécu olfactif. C’est ce qui en fait la charme.

    MHW: Vos parfums ont un aspect, semble t-il, volontairement indéfinissable, légèrement
    étrange, un peu décalé. Que faites-vous pour créer cette impression? Ou encore, quels sont vos principes esthétiques?


    CD: L’impression indéfinissable vient du fait que j’essaie de ma rapprocher du côté naturel d’une odeur. J’imagine les parfums comme les vêtements que j’aime. Ils doivent faire l’impression d’une boule de coton, ou de matières soyeuses et douces. Car la douceur enveloppe, réchauffe, et donne le sourire…

    Le décalage vient peut-être du traitement de l’odeur dans le parfum et de son effet matière. Une même fleur peut être traduite fraîche et légère comme du lin ou chaude et profonde comme du cashmere. Tout vient de la façon dont on articule son parfum, et spécifiquement les notes de tête et de fond. Le cœur étant lui la proposition évidente c’est à dire le côté floral de l’exemple ci-avant.

    Comme mes principes esthétiques sont basés sur ma perception du monde, je dirais que mes parfums sont effectivement tout en nuances et en paradoxes. J’aime l’ambivalence qui étrangement me rassure car elle me semble naturelle. L’ambivalence ou bien l’équilibre tout est question de point de vue.

    MHW: Utilisez-vous uniquement ou principalement des essences naturelles?

    Toutes mes compositions utilisent des naturels car ils cimentent le parfum, lui donne du cachet. Certains de mes parfums d’ambiance sont 100% naturel. Je n’utilise pas de matières animales. Sinon j’utilise tout ce que la parfumerie offre, les synthétiques y compris de façon à déplacer l’esthétisme, à être plus créative grâce à une palette plus large. J’ai évidemment un faible pour les essences naturelles tantôt belles tantôt étranges. Elles représentent un concentré de nature qui demande à être libéré, à voyager vers d’autres cieux, à se mêler à d’autres fragrances.

    MHW: Comment êtes-vous devenue parfumeuse?

    CD: Je suis devenue parfumeuse en voulant allier art et science. Suite à des études scientifiques, j’ai ressenti un vide, une autre partie de moi qui ne s’exprimait pas. J’ai toujours souhaité exercer un métier artistique et scientifique. Je pratique le pastel et la danse. J’aime la musique, le théâtre, le cinéma. Comme l’on ne peut tout faire il faut choisir. Aussi je ne sais comment, j’ai pris conscience que les parfums n’arrivaient pas tout seul dans les flacons. Mieux encore ils procédaient de la chimie et de la créativité. Alors ce fut l’évidence que je recherchais et j’ai foncé. D’abord j’ai lu de la documentation, fait des stages aux CNRS dans l’olfaction puis dans l’analyse des huiles essentielles, et effectué un stage de préparatrice en parfum. Après mes licence, maîtrise et DU de biochimie je suis rentrée à l’école de parfumerie à Versailles l’ISIPCA. Puis j’ai pu apprécier la vie de grandes et petites entreprises. Ma septième expérience professionnelle c’est l’Atelier Bohème et je souhaite longtemps porter ce chiffre.

    MHW : pourriez-vous préciser, je vous prie, votre concept du "parfum d'émotion"? L'une de vos créations s'en rapproche t-elle? Quels sont vos parfums de référence, les parfums qui vous inspirent en général, ou vos parfums préférés dans ce cadre de référence?

    CD: Les parfums d'émotion font appel aux souvenirs, à mon vécu olfactif. C'est pour moi l'occasion d'une réécriture d'accords que j'aime, d'associations de senteurs ou de parfums qui m'ont bouleversée. Par exemple pour Hélianthe mon but était de recréer l'émotion que me provoque le parfum de Guerlain Samsara. L'émotion est enveloppante, puissante très sensuelle. J'ai l'impression d'un soleil dans la nuit! C'est pour moi un parfum du soir un philtre d'amour...C'est un parfum fleuri boisé ambré. L'accord principal qui me touche est le mariage de l'ylang et du santal.

    Je suis juste partie de cette association et j'ai greffé mes préférences. Une note verte plutôt juteuse et sucrée et non métallique. Je n'ai pas non plus repris le côté animal. Après ce simple départ, j'ai construit le parfum au fur et à mesure de mon inspiration olfactive. je me laisse alors guidée par mes sentiments et non par une logique thématique. Finalement j'ai crée Hélianthe qui est plus frais, plus vert plus joyeux que mon inspirateur du départ. Le soleil de minuit s'est transformé en soleil naissant, celui qui porte l'espoir! Hélianthe symbolise l'aube d'été!

    Quant à mes préférences ce sont les ambrés, mêlés aux notes florales et boisées, ainsi que les chyprés. Ils ont un sillage, une personnalité qui me touche. Ils portent un message olfactif fort. J'aime qu'un parfum me chavire, il n'est pas là pour faire propre ou correct mais pour toucher l'inconscient révéler la personne. Le parfum touche le sens le plus ancien et animal qui soit : l'olfaction. C'est un sens qui dit vrai. Je ne connais pas de mirage olfactif, et c'est ce qui me plait dans la parfumerie : on n'aime ou on n'aime pas. Il faut juste laisser parler son cœur!

    MHW: Merci infiniment d'avoir répondu à nos questions!

    Août 2007.

    Image: Galleria Piltzer

     

     

     


     


  • Liz Claiborne est décédée

    Liz Claiborne, styliste et fondatrice de la marque éponyme, est décédée mardi à l'âge de 78 ans.

    La créatrice de mode Liz Claiborne est décédée d'un cancer ce mardi à New York, à l'âge de 78 ans. Née à Bruxelles en 1929, elle avait grandi à la Nouvelle-Orléans et suivi des études d'art en Belgique et en France, avant de se lancer finalement dans le stylisme. Elle travailla longtemps dans le quartier de la confection à New-York et ne se décida à inaugurer sa propre griffe qu'en 1976, à l'âge de 47 ans et à une période charnière dans l'histoire de l'émancipation sociale des femmes. Aux Etats-Unis, la femme active devint en effet rapidement l'égérie du mouvement de féminisation du monde du travail et Liz Claiborne contribua franchement à cette révolution des mœurs en créant des vêtements plus confortables et plus glamour que le classique tailleur ceintré, et ceci, à des prix démocratiques. Séduites, les « working girls » allaient participer au développement spectaculaire d'une marque qui est aujourd'hui massivement présente sur le marché américain et distribuée dans une trentaine de pays. Liz Claiborne resta active dans la création des vêtements de sa griffe jusqu'en 1989, année où elle décida de se retirer des affaires pour se consacrer uniquement à des actions humanitaires.

     

     


  • L'usine Décoplast de Senlis fermera ses portes fin juin.
    L'entreprise de production de flacons de parfums Dior et Chanel est en redressement judiciaire depuis le 21 septembre 2006. Un redressement qui était censé durer 2 fois 6 mois, mais qui n'ira pas à terme, la fermeture du site étant désormais programmée pour dans un mois. Si aucun éventuel racheteur ne se se manifeste, les 83 salariés de Décoplast seront au chômage.


  • Clarins s'envole, spéculations après le décès de son fondateur
    23/03/2007

    PARIS (Reuters) - Clarins s'envole en Bourse vendredi, l'annonce du décès de son fondateur Jacques Courtin ayant déclenché les traditionnelles spéculations sur l'avenir du groupe de cosmétiques, contrôlé par la famille.

    Cependant, les analystes doutent que ces spéculations soient fondées dans ce cas précis et Clarins a déclaré de son côté que ce décès n'avait aucune implication sur le capital du groupe.

    Jacques Courtin, qui a fondé Clarins en 1954, est mort dans la nuit de jeudi à vendredi à l'âge de 84 ans, a annoncé une porte-parole du groupe. Il était encore président du conseil de surveillance, mais avait passé la main en 2000 à son fils aîné Christian, actuel P-DG, pour la gestion au jour le jour.

    Vers 15h40, l'action affiche la plus forte hausse du SRD, avec un gain de 7,71% à 61,31 euros, après avoir pris jusqu'à 10% juste après l'annonce, dans un volume de 336.000 pièces.

    "Comme à chaque fois qu'il y a des interrogations sur l'avenir d'une société, la mort du fondateur a déclenché des spéculations", commente un trader parisien. Un autre fait état de spéculations selon lesquelles L'Oréal serait intéressé par le groupe.

    Une analyste souligne toutefois que les questions de succession ont déjà été réglées au sein de la famille et note que les deux fils du fondateurs sont aux commandes du groupe.

    "Le président (du directoire) et le DG sont les fils (de Jacques Courtin). Ils sont donc investis au niveau opérationnel et semblent plutôt protecteurs de la société", dit-elle. "De plus, les problèmes de succession au niveau du capital ont été anticipés."

    "Je n'ai donc pas l'impression que ces rumeurs soient fondées. Ceci dit, ce type de spéculation est typique des marchés lorsqu'un dirigeant ou un actionnaire meurt."

    Selon une déclaration de la société du 21 février, Jacques Courtin détenait directement près de 0,4% du capital. La famille, qui contrôle 65% du capital et près de 76% des droits de vote, avait remanié ce contrôle en apportant 2,5 millions d'actions qu'il détenait à la holding familiale Financière FC.

    Interrogé sur les raisons de ce remaniement la semaine dernière, Olivier Courtin-Clarins, deuxième fils de Jacques et directeur général du groupe, avait déclaré que cette opération entrait dans le cadre de la gestion normale des questions de succession.

     



  • Des parfums de l'Antiquité présentés à Rome

    Les musées du Capitole à Rome permettent aux visiteurs de découvrir quatre parfums, mélanges d'épices naturelles et d'huile d'olive, recréés par des archéologues à partir de 14 fragrances vieilles de 4.000 ans.

    Ces senteurs ont été découvertes à Chypre sur le site de Pyrgos-Mavroraki, à 90 kilomètres au sud-ouest de Nicosie, dans ce qui semble être une fabrique de parfums de l'Antiquité.

    Les fragrances ont été extraites à partir de traces laissées dans des conteneurs et recréées avec les mêmes techniques que celles de l'époque, selon l'archéologue Rosaria Belgiorno, qui a découvert la fabrique en 2003.

    "Aujourd'hui, nous sommes habitués aux odeurs chimiques et alcoolisées, mais celles-ci sont plus fraîches, et sentent les herbes et les épices, comme l'amande, la coriandre, le myrte, la résine de conifère, la bergamote, mais pas les fleurs", précise Mme Belgiorno, responsable de l'exposition.

    Les parfums ont été réalisés à l'aide de techniques antiques, consistant par exemple à laisser tremper les épices dans l'eau et l'huile pendant des jours. Outre les quatre parfums, que les visiteurs peuvent sentir, l'exposition présente une soixantaine d'objets, dont des amphores, des cruches et de l'équipement de distillation venant du site archéologique.

    Des parfums et onguents de l'Antiquité ont déjà été découverts dans des tombes en Egypte et en Mésopotamie, mais la mise au jour d'une telle fabrique est très rare, souligne Mme Belgiorno. Ce laboratoire de 4.000 mètres carrés, qui aurait été détruit par un tremblement de terre durant l'Antiquité, est dans un état de conservation exceptionnel, ajoute-t-elle.

    A l'âge du bronze et jusqu'au premier millénaire avant J.-C., Chypre a joué un rôle majeur dans la production et le commerce du cuivre et de l'huile d'olive. Celle-ci constituait un ingrédient de base pour les médicaments, cosmétiques et parfums, des produits dont certains étaient exportés, principalement vers la Grèce.

    L'exposition "Les parfums d'Aphrodite et le secret de l'huile", ouverte le 14 mars, fermera ses portes le 2 septembre. AP

    26-03-07






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